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Felix

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Félix devant repartir en Finlande pour le travail début Septembre, nous avons cherché une solution pour qu’Emeline puisse rester sur le bateau seule. Nous avons pensé à une marina, mais c’était minimum 1500 euros pour un mois au ponton en Algarve. Autant dire que nous nous sommes mis en quête d’une autre solution plus abordable ! Plusieurs amis nous avaient alors conseillé Alvor, le mouillage étant très abrité de la houle car au fond d’une ria, la possibilité de faire ses courses à pied, un super spot de kite et surtout rien à payer ! Le paradis !

Après deux jours de navigation depuis Cascais, nous arrivons au mouillage d’Alvor le 27 Août. Alvor est un petit village de pêcheurs collé à la ville de Portimao en Algarve. En été la ville est très touriste. Les anglais semblent beaucoup apprécier le lieu, si bien que tous les restaurants affichent une carte en anglais, et sans les 35 degrés extérieurs, on pourrait presque se croire chez les britons. 

L’arrivée dans la ria d’Alvor en voilier est plutôt sportive, les bancs de sable bougent vite, et dans les endroits les plus profonds, il n’y a que 2m d’eau au plus bas. Nous sommes rentrés à mi-marée, pour pouvoir voir les bancs de sable émergents et en se disant que si on venait à toucher le fond, on pourrait toujours attendre que la marée remonte pour se sortir de là ! Nous avons suivi à la lettre les indications données par le papa de Momo, surtout de ne pas respecter les bouées qui marquent le chenal et tout s’est bien passé !

Nous mouillons dans 5m d’eau, entre deux bancs de sables éloignés de 60m environ. Le mouillage n’est pas large, mais l’ancre semble tenir à la renverse de la marée, tout va bien. Le lendemain, en fin d’après-midi, le vent se lève, 20 noeuds constants. Nous décidons de prendre l’annexe pour aller faire du kite de l’autre côté de la ria.

Juste avant de quitter le bateau, Emeline a l’impression que le bateau bouge, qu’il est en train de déraper. Je la rassure, ce ne doit être qu’une illusion et nous partons. Quelques minutes plus tard, elle insiste de nouveau « le bateau dérape je te dis ! », assez énervé, je la pose sur la plage et je file en vitesse retrouver Sea You. En montant à bord la situation est plutôt critique, Sea You est appuyé contre le banc de sable, la quille posée au fond. 1.4m au sondeur, ça sent mauvais quand on a 1.7m de tirant d’eau. Notre voisin de mouillage arrive rapidement en voyant la situation, coup de bol, il est pilote pour le port de Rotterdam ! Il m’explique comment nous sortir de cette situation, et après deux tentatives, nous parvenons à dégager Sea You du banc de sable.

Emeline n’était pas rassurée à l’idée de rester seule à l’ancre après cet épisode. En prenant conseil autour de nous, nous posons une deuxième ancre de 35kg derrière la première, et rien n’a plus bougé pendant un mois.

Félix repart début Septembre au travail depuis l’aéroport de Faro, pendant ce temps Emeline a eu la visite de ses copines puis de sa famille. Elle a sillonné l’Algarve, profité des magnifiques plages et fait pas mal bricolage. Pour clôturer notre mois à Alvor, on a fait un saut en parachute au dessus de Ria !

Ça y est, après notre petite pause à la Corogne nous repartons donc pour notre descente du Portugal, sans spi, en direction de Peniche. Après notre fin de traversée du Golfe chaotique, nous jouons la prudence et nous partons avec 2 ris et la trinquette. Le vent se renforce au passage du cap Finisterre mais pas tant que cela. Fatigués d’entendre le génois claquer, nous choisissons de faire une bonne partie du chemin sous grand-voile seule. La météo sera bonne tout du long.

Après deux nuits en mer, nous arrivons au lever du jour à Peniche, un petit port de pêche à côté du fameux spot de Supertubos. Attention, la phrase à venir est incompréhensible pour le néophyte ! La saison n’est pas encore propice pour scorer du barrel, alors une fois rejoint par Momo, un copain planchiste, nous nous essayons un peu à la turlutte au milieu des barques locales. C’est un petit succès, nous attrapons une sèche qui nous fera l’apéro.

Du vent est annoncé pour la fin de la semaine, du coup on décide de partir vers Cascaïs en faisant un stop à Ericeira. La navigation vers Ericeira se fait à l’aveugle dans le brouillard. Emeline a bien fait de laisser Momo convoyer avec moi et d’amener son camion à Ericeira ! Les bateaux de pêche qui nous doublent deviennent visibles qu’au dernier moment. Malgré cela, on mouille à Ericeira sans même voir le bout de la digue.

Le lendemain le brouillard est parti, mais un policier nous déloge … Ericeira dépend du port de Cascais et il est formellement interdit d’y mouiller sans autorisation préalabe ! Dommage, la vue aux pieds des falaises avec le village au sommet était géniale. Va donc pour Cascais !

Une fois au mouillage à Cascais, nous découvrons qu’il y a un festival avec concert, buvettes et bouffe toute la semaine. C’est parfait, cela nous permet d’attendre l’arrivée du vent. Une autre sèche attrapée sous le bateau fera aussi les frais du manque de vent.

Le jeudi 23 Août le vent est là ! Nous nous précipitons sur le spot de Guincho, le spot de vagues du Portugal. Cela fait du bien de tester la planche neuve qui attend dans la housse depuis 6 mois, c’est un peu Noël en Août ! Pendant 3 jours on aura des conditions de kite vraiment sympas avec Momo (avec un peu trop de monde au goût d’Emeline).

Une fois qu’on a fait le plein de kite on part pour l’Algarve, Momo nous quitte (snif) et va rejoindre ses parents dans le rio Guadiana.

Après deux jours de navigation depuis Cascais, nous arrivons au mouillage d’Alvor le 27 Août. La navigation s’est bien passée, on démarre le moteur en passant le cap Saint Vincent, plus de vent. Après quelques heures, on remarque que les batteries ne chargent pas, mauvaise surprise, l’alternateur est cassé. On décide de continuer notre route vers Alvor, après tout, on pourra utiliser le groupe électrogène pour le guindeau et recharger les batteries si elles se déchargent trop.

Date du séjour: 20/08

Prix : 27 euros la nuit.

La marina: C’est une toute petite marina avec seulement un ponton visiteurs ! Nous sommes arrivés tôt le matin donc encore de la place, mais c’est sûrement une autre histoire en arrivant plus tard. Il y a possibilité de mouiller devant le port si jamais. Pour ceux qui aiment les marinas luxe avec un grand confort, il ne faut pas aller ici. Mais nous étions pour notre part ravis ! Nous avons été accueilli par un gentil monsieur, qui parle très bien anglais et même français. Par contre, le port n’est pas calme du tout. Les pêcheurs partent tôt le matin, puis il y a un va et vient incessant des bateaux transportant des touristes vers les îles ….  Mais ça reste largement supportable, il faut mettre une bonne dose de pare-battages entre le bateau et le ponton, et tout se passe bien.

Les sanitaires sont minuscules ! Uniquement deux douches, plutôt propres. Pas de machine à laver le linge.

Supermarché à 800m à pied, vraiment pratique.

Date du séjour à la marina de Cascais : le 24/08

Un coup de vent était annoncé à Cascais, avec des rafales à 30 Nds, nous avons préféré rentrer dans la marina pour nous mettre à l’abri. Les prix paraissaient salés, tant pis, une nuit de temps en temps au port ca fait du bien.

Sauf que dans cette marina, nous avons enchaîné les mauvaises surprises. La première était que les prix annoncés étaient hors taxe, donc nous avons payé 57 euros pour une nuit, ce qui est très cher pour nous. Mais ce n’est pas tout, il a fallu laisser une caution de 25 euros pour la carte d’accès aux douches ET 30 euros de caution pour le convertisseur de prise de ponton. Toutes les prises électriques étant pour des yachts, bien trop grosses pour nous. Au total 55 euros de caution, uniquement en liquide bien sûr. Si vous louez une voiture, le parking de la marina coûte 10 euros par jour.

Après ces bonnes nouvelles, nous partons pour la douche, pensant trouver des sanitaires d’une qualité exceptionnelle. Mauvaise surprise une fois encore, les sanitaires sont de mauvaise qualité, peu propres, et les cabines de douche minuscules.

Le wifi est inexistant sauf dans le bureau d’accueil de la marina. Ailleurs impossible de le recevoir. Possibilité de faire tourner une machine. Point positif, elles sont propres et offrent de vrais programmes de lavage.

Un conseil, si la météo est favorable, restez au mouillage devant la marina ! Il est très calme, juste à côté de Cascais.

Nuits au mouillage devant la marina : le 22, 23 et 25 aout 2018

Il y a différentes zones de mouillage (photo ci dessous). Il est important de rester en dehors du chenal d’accès pour les pêcheurs. Nous nous sommes mis dans la zone de mouillage au nord du ponton pêche. Il était très calme, et nous avons pu laisser l’annexe au bout du ponton diesel de la marina.

Comme prévu, nous sommes partis à l’heure le dimanche 12 Août pour notre première traversée du Golfe de Gascogne. Les prévisions nous annonçaient un peu de près au début, puis un grand bord de travers, direction le Cap Finistère. La destination initiale c’était Porto … Mais comme la voile, c’est le meilleur moyen d’aller où on ne veut pas, le plus lentement possible, on a fini à la Corogne !

En fait, les quelques heures de près se sont transformées en 36 heures au près serré, dans une mer formée et courte. Assez rapidement (juste après Belle-île), Emeline a commencé à nourrir les poissons du Golfe, et sa générosité va durer un bon moment. Nos quarts initiaux de 3 heures chacun se transforment en une bonne heure de sieste de temps en temps, quand Félix en a besoin. Pendant cette heure, Emeline assure la veille, roulée en boule autour de son seau dans le cockpit.

Le bateau tape fort dans les vagues, l’ancre pourtant solidement attachée gigote dans le davier, mais la navigation de nuit se passe bien. Nous devons rester très attentifs car des flottilles de pêcheurs (trentaine de bateaux à chaque fois) sont présents très loin dans le Golfe, au niveau des grands canyons sous marins.

Une fois arrivés au large de l’Espagne, la pétole nous force à mettre le moteur pendant quelques heures, Emeline revit enfin ! Lorsque le vent arrière s’établit, on se sent pousser des ailes et décidons d’envoyer le Spi. Sea You file à 8 noeuds de moyenne, des pointes à 10 noeuds, ça fait du bien d’avancer à cette allure ! À l’approche du Cap, Félix enfile sa salopette et ses bottes dans l’idée d’affaler le Spi. Soudain ce dernier prend une forme bizarre, rien d’étonnant, le tangon est cassé en deux …

Emeline réveillée dans sa sieste par les cris de Félix, saute sur le pont pour aider à la manœuvre. Rien de grave, nous réussissions à affaler le Spi et à récupérer les bouts de tangon sans dégâts supplémentaires sur le bateau. Nous prenons la décision de nous détourner sur La Corogne, Emeline est bien fatiguée par la traversée, l’escale en Espagne est la bienvenue ! 

Nous sommes juste en face de la Corogne mais la fin de parcours est très longue. Avec le vent à 30kts et la houle de 3/4 arrière, Félix doit barrer 3h de suite car le pilote ne marche pas. Et lorsqu’il se croit sorti d’affaire dans la baie de La Corogne, il faudra slalomer entre les bateaux de pêche à peine visibles de nuit, mais heureusement équipés d’AIS.

Pour couronner cette nuit déjà bien éprouvante, le grand espace par lequel on avait prévu d’approcher les pontons est en fait une forêt de pieux de pontons désaffectés ! Un nouveau slalom… 3h du matin nous voilà enfin amarrés au catway, le Golfe  de Gascogne c’est fini, au lit !

Ca y est, trois ans qu’on prépare notre bateau-maison pour ce départ. Le dernier mois a été plutôt intense, Emeline a quitté son travail pour être disponible dans les tout derniers préparatifs pendant que Félix larguait des cailloux en eaux profondes au travail. Malgré les petits coups de stress de dernière minute, comme le changement de la courroie de distribution, le remplacement du coude d’échappement, notre monture est bien prête pour le grand voyage.

Par contre on ne peut pas en dire autant pour le matériel à faire rentrer dans la boîte. Le bateau n’est pas comme le sac de Marie Poppins.

Il faut faire des choix, négocier avec la patronne ! Moins de vêtements pour prendre un peu plus de matos… Mais nos hobbies prennent un peu de place. Coté glisse on a pris 2 ailes de 7m², 2 ailes de 10 m², 1 aile de 12 m² à caisson, 2 planches de kite directionnelles, 1 longboard et 1 shortboard surf, 1 twintip, 1 foil avec une pocket board homemade.

La salle de bains avant a été sacrifiée comme espace de stockage, tout rentre ! Nous avons aussi à bord le minimum pour la pêche et la chasse sous-marine. Mais Félix étant piètre pécheur, Emeline est descendue dans les Cévennes, chez elle, nous préparer 40Kg de conserves (oui, oui, 40 !) avec sa maman. Nous avons d’ailleurs pu profiter de l’aide de Michel, un ami agriculteur, qui nous a gentiment donné tous les légumes ! Il est à ce jour notre seul et unique sponsor, mais quel sponsor !

Côté sécurité, la trousse à pharmacie a aussi été bouclée ce dernier mois. Emeline ne s’était pas rendue compte de l’ampleur de la tâche. Nous avons eu l’aide de ses parents, infirmiers, et on a bien rigolé en voyant les têtes des différents pharmaciens lorsqu’ils lisaient les prescriptions !

Félix est arrivé 10 jours avant le départ. On a pu ensemble finir de ranger les coffres du bateau. Jouer à Tetris pour caser les planches de surf de kite, de surf tout court, les ailes …et tout le reste ! Nous avons profité d’avoir encore une voiture pour aller faire le plein au supermarché en France.

Les conditions étant bonnes pour le dimanche 12 Août, nous décidons de partir le lendemain de notre dernier repas avec tous les potes à Locmiquélic. Une excellente soirée !

Dates du séjour: du 15/08 au 17/08. 3 nuits là bas, dont 2 offertes avec le passeport escale.

Prix : 37 euros la nuit.

Arrivée dans la marina: Attention sur ce point là ! Nous sommes arrivés de nuit, nous ne savions pas qu’ils étaient en train de démonter certains pontons pour diminuer la taille de la marina. Résultat, les pontons sont bien partis, mais les pieux eux sont toujours là ! Nous nous sommes retrouvés à 3h du matin dans une nuit noire en train de slalomer entre les vieux pieux.

Du coup, il faudrait privilégier plutôt les pontons au nord de la zone de pieux.

Sinon marina très bien entretenue, de notre point de vue il y a toujours de la place. La marina était vide au mois d’août. Petit point négatif, pas de shipchandler près de la marina.

La marina est tout prêt du centre historique de la ville, super pour se balader à pied dans les environs. On s’est régalés avec les tapas dans la vieille ville le soir.

Les sanitaires sont vraiment biens, très propres. Pour le linge, les machines à laver ont déjà la lessive et l’adoucissant intégrés.

 

 

Voilà, après avoir passé la dernière semaine de travail à observer les prévisions météo toutes les 5 minutes et fait tourner des centaines de fois le logiciel de routage QTVLM, on y est enfin, c’est le départ pour notre première grande navigation ! Avec une petite appréhension comme pour toute première fois, on appareille direction les Scilly d’une seule traite. On a décidé de partir à 5h du matin de Lorient pour passer le rail d’Ouessant de nuit. Tout se passe tranquillement jusqu’aux Glénan, on finit par mettre un peu de moteur après Penmarch pour s’assurer qu’on aura le bon timing pour passer le Raz de Sein. Comme souvent les dauphins nous accompagnent un moment, ils sont assez joueurs et j’arrive à en saisir un au vol !

On coupe le moteur avant Sein, et l’après raz est un peu poussif mais le vent monte progressivement. Après le diner Emeline part se reposer je vais faire le début et le passage près de sein puis j’irai faire une sieste entre les rails.

C’est le bonheur, 15/18 nœuds au près, on file à 7noeuds, un beau coucher de soleil, c’est le bonheur… L’appréhension a complètement disparu je suis aux anges. Le moment est parfait, je souris tout seul, tout niais et tout sonné, un peu fier, contemplatif. Ça se bouscule dans la tête, tout devient plus concret et encore plus intense qu’imaginé !

Une fois le rail intérieur passé je vais réveiller choupinette pour lui passer la barre, et les gros gants en caoutchouc fourrés car il fait un froid de canard dehors. Le bateau est bien calé on est pas mal au chaud à l’intérieur. Emeline me lève un coup pour avoir un conseil, avec le courant le bateau se traîne à un nœud et demi. En abattant ça va mieux, je sombre. Emeline me réveille seulement 4h plus tard, elle a passé le premier rail seule ! Le passage du second rail est un peu plus chaud car les tankers sont plus nombreux. L’AIS nous est d’une grande utilité pour anticiper les croisements. On est habitués à bosser sur des gros bateaux mais cela fait tout drôle de les voir passer au plus près. On passera aussi à côté d’un bateau avec lequel Emeline a travaillé le monde est petit même en mer !

Le vent est tombé un peu au court de la nuit et après une petite sieste matinale pour moi on envoie le spi qui nous permettra de tenir un petit 5 nœuds jusqu’au Scilly malgré un vent léger.

A l’arrivée nous prenons une bouée au port a St mary pour pouvoir profiter d’une bonne douche le lendemain matin. Ronan nous avait prévenu du prix en fonction du type de bouée mais aucune des petites moins chères n’est libre nous prenons donc les plus chères a 25 pounds tant pis. A ce prix l’accueil est très bon, les bouées en parfait état le monsieur qui passe de bateau en bateau est bien équipé et prend le temps de répondre à nos questions et de nous donner des conseils sur les meilleurs mouillages pour les jours suivants avec cette météo. Le ponton flottant pour attacher les annexes est pratique et spacieux, pas besoin de se frayer un chemin entre les annexes pour y accéder.

Après une bonne nuit de repos, nous faisons un petit tour dans les boutiques, quelques courses, et un stock de pièces pour la douche. Cela sera en fait inutile car pour un pound la douche est longue et chaude jusqu’au bout. Il y a beaucoup de monde sur l’île et surtout des retraités, ça doit être la saison, les beaux jours avant les vacances d’été.

Bref avec tout ce monde on a envie de se trouver un coin plus tranquille. On va mouiller a côté de Great Ganilly. Le mouillage a l’air de rêve mais ça roule comme beaucoup de mouillages avec cette météo aux Scilly. On fait avec et on met en place notre super amortisseur de houle fait avec un casier de pèche et un sac Ikea au bout de la bôme ou du tangon. C’est pas magique, ça laisse passer les trains de houle les plus gros mais ça stoppe le roulis assez vite une fois la grosse houle passée et cela empêche une certaine résonance.

Le lendemain après une tentative de départ infructueuse en kite depuis le bateau (ceux qui me connaissent imaginent la situation…) on part pour une tentative tout aussi infructueuse depuis la plage. Et là …. impossible de redémarrer le moteur de l’annexe. Après avoir poussé le bateau le long de l’île pour se positionner à peu près dans l’axe au vent du bateau on se laisse dériver en ramant un peu pour arriver au bateau. A ce moment, les phoques qui nous fuyaient quand on avait le moteur s’intéressent à nous. Emeline les trouve tout de suite moins mignons quand ils sont si près et qu’ils soufflent très fort !

Démontage, remontage, démontage, remontage, achat de bougies, démontage, remontage, démontage, remontage, démontage, remontage… et échec. On passe deux jours a bidouiller le moteur d’annexe. Un peu râleurs et dépités on abandonne. Cela va limiter considérablement nos possibilités de visites des Scilly (pas de visite au

 jardin botanique entre autres) mais de toutes façons la météo se gâte. On se passe une petite soirée dans un pub pour récompenser tous nos efforts et notre temps passé sur ce moteur.

On part plus tôt que prévu pour éviter un coup de vent. En fait la vent ne sera pas de la partie sur le retour. On traverse la manche au moteur. Par contre une fois à Ouessant, on envoie un spi et ça file ! La journée à la barre est longue pour moi car le pilote ne tient pas la route avec le spi dans 15/20 nœuds de vent. On affale au Sud-est de Penmarch, après un très joli bord et un record du bateau à 11,4 nœuds !

On choisit la route au sud des Glénan pour passer loin des zones remplies de bouées de pêche. Cela nous coûtera quelques heures et un coup de moteur pour finir entre Groix et Lorient. On aura été prudent pour ce retour peut-être trop mais pour une première vraie croisière on s’en est très bien sorti.

Nous sommes rassurés par ces premières vraies navigations car on fonctionne bien à deux, on se sent bien en mer et on aime cette sensation de voyager lentement et ce sentiment si gratifiant de le faire par ses propres moyens. Notre envie de partir en sort décuplée !

En discutant du mouillage à Alvor et du fait qu’Emeline va rester seule à bord on a décidé de brancher le deuxième boîtier que j’avais commandé au guindeau.

Pour ce montage j’ai utilisé l’alimentation du guindeau avec un fusible 5A pour alimenter le relai. Puis j’ai utilisé les bornes C des relais 1 et 2 pour remplacer les interrupteurs up et down. Les bornes B sont connectées au + du relai.

Programmer les télécommandes :

Tous les relais sans fil sont livrés programmés pour le même code de télécommande. Pour utiliser le guindeau et le pilote sans interférences il faut donc reprogrammer un des relai. Pour cela il suffit de modifier le code d’une télécommande en faisant un point de soudure pour relier 2 bornes de la zone de code.

Une fois fait, la télécommande aura un code différent et elle ne marchera plus pour le pilote. On branche ensuite le relai du guindeau et on appuie sur le bouton jusqu’à ce que la diode clignote lentement. A ce moment tous les codes ont été effacés aucune télécommande ne marche.

Presser le bouton pendant 1 à 2 secondes, la LED doit s’allumer et rester allumée, c’est le mode apprentissage. A ce moment on presse un bouton sur la télécommande modifiée, la LED clignote 15 fois, le code est appris. Presser le bouton pour sortir du mode d’apprentissage et c’est fini.

La télécommande du guindeau et celles du pilote ne peuvent plus interférer. On peut utiliser cette procédure pour appairer n’importe quelle télécommande 433Mhz au système.

En croisière, les télécommandes sans fil sont devenues un outil de confort et de sécurité non négligeable. Que ce soit pour manœuvrer seul, pour éviter de sortir lorsqu’il pleut ou tout simplement par fainéantise pour ne pas avoir à se lever pour appuyer sur un bouton, la télécommande sans fil est un vrai plus.

Or sur notre bateau à l’électronique vieillotte, il est compliqué de trouver des solutions… Pendant longtemps les marques d’électronique pour la plaisance ne se sont pas trop foulées pour utiliser des normes de standard dans leurs équipements. En effet avoir un encodage particulier ou tout simplement une prise un peu biscornue permet de bien enchaîner le plaisancier moyen. Lorsque ce dernier veut ajouter du nouveau matériel il a deux  » choix « , utiliser un adaptateur produit par la marque souvent hors de prix ou « mettre à jour son système » (traduire par tout foutre à la poubelle pour racheter du nouveau matériel qui lui ne tiendra pas 20ans…).

Mais en 20 ans pas grand-chose n’a changé, un gps reste un gps, le vent se mesure toujours en nœuds et je ne pense pas que SeaYou mérite un pilote de course capable de gérer les surfs sous spi (record à 11,4 nœuds quand même ! ).

Acheter une solution hors de prix était hors de question car les gps et tout ça c’est quand même notre métier et c’est pas si compliqué en soi si on sait utiliser un multimètre et brancher le fil noir au fil noir puis le rouge au rouge. Dans cette optique je me suis mis en tête de trouver une solution alternative pour le pouvoir commander le pilote à distance. La première option que j’ai explorée fut d’essayer de transmettre des commandes sur le réseau via le multiplexeur (voir l’article sur le miniplex3WI). L’idée était de créer une application via android studio qui recevrait le cap compas du bateau et enverrait une consigne de cap au pilote. Le tout pouvant se combiner facilement avec des afficheurs des données du réseau (vitesse, profondeur…). Cela ne doit pas trop poser de difficultés pour quelqu’un qui a quelques compétences en codage. Mais ce n’est pas si facile à préparer sans être à bord pour tout tester. Et vue mon assiduité en cours d’informatique, mon niveau de programmation n’est pas au top.

Comment

Et au cours de mes recherches je suis tombé sur sailing anarchy (forum anglais un peu comme hisse-et-oh) sur un post ou un utilisateur donnait une solution bien plus simple. Le pilote ACP2 possède une prise pour télécommande filaire. Après quelques tests le post sur sailing anarchy donne le schéma de câblage de la télécommande :

+1 : noir-violet

-1 : noir-vert

+10 : noir-jaune

-10 : noir-bleu

Pilote on : noir-marron

Pilote off : noir-blanc

Le principe est que lorsque l’on met en court-circuit un fil avec la masse (le fil noir) un ordre est envoyé au pilote.

Il a ensuite fait faire une télécommande étanche par une boite spécialisée.
En cherchant sur le net on trouve très facilement des télécommandes chinoises rf pas chères (genre porte de garage). Par contre c’est souvent 4 ou 8 boutons (et 8 c’est souvent deux 4 dans le même boîtier). Je pense que pour arrêter ou démarrer le pilote on se trouve forcément a la barre donc ces deux touches ne sont pas utiles (une option plus utile serait de connecter la télécommande au bouton MOB pour mettre le bateau face au vent si quelqu’un tombe à l’eau).

J’ai donc acheté deux kits de relai avec 2 télécommandes imperméables et deux télécommandes supplémentaires pour une centaine d’euros (sur ce site). Cela me fait donc deux boitiers et 6 télécommandes. J’ai pris le système en 433Mhz car c’est le plus standard, on peut ainsi utiliser le n’importe quelle télécommande 433Mhz avec 4 boutons si jamais on a perdu les 6 achetées…

Préparer le relai

1 Shéma de branchement avec le pilote

Avec un multimètre j’ai trouvé quel relai correspondait à quel bouton pour avoir quelque chose de cohérent sur la télécommande :

Lorsqu’on le reçoit le relai n’est pas dans le bon mode. Nous voulons que le relai soit fermé lorsque le bouton est maintenu pressé. Il faut donc retirer le cavalier 2 et connecter le cavalier 1 pour obtenir ce mode momentané. On utilise les bornes B et C qui sont normalement ouvertes si il n‎ a pas de bouton actionné.

J’ai ajouté un stabilisateur de tension pour led (ici) car le relai ne peut encaisser que 12+/-1V or lorsque le bateau charge avec le moteur ou le générateur d’arbre on peut dépasser ces tensions. Ce n’est pas forcément très utile.

J’ai enlevé les boîtiers du stabilisateur et du relai (et resoudé l’antenne du relai qui ne tenait pas bien). Puis j’ai tout mis dans un tupperware étanche avec un trou pour l’antenne, un pour l’interrupteur et un câble rs232 coupé pour brancher au pilote.

On utilise ensuite la notice du pilote pour trouver où brancher les câbles sur le pilote :

J’ai branché l’alimentation en sortie d’éolienne donc directement sur les batteries car c’était le plus facile et le plus proche. On pourrait aussi brancher le tout à l’alimentation du pilote.

Pour des plus bricoleurs…

Sur Hisse-et-oh entre autres (ici) il y a pas mal de pistes et de plans pour faire un pilote soi-même je pense qu’avec un peu de temps ça doit être jouable pour avoir un pilote de secours pas cher. Mais ça commence à taper assez haut en terme de math et d’électronique. 🙂

Projet de pilote cpu pilote auto en anglais : https://github.com/FilBip/yaaap

Voila on a maintenant un bateau sans fil pour une centaine d’euros ! Ça vaut le coup non ?