En croisière, les télécommandes sans fil sont devenues un outil de confort et de sécurité non négligeable. Que ce soit pour manœuvrer seul, pour éviter de sortir lorsqu’il pleut ou tout simplement par fainéantise pour ne pas avoir à se lever pour appuyer sur un bouton, la télécommande sans fil est un vrai plus.

Or sur notre bateau à l’électronique vieillotte, il est compliqué de trouver des solutions… Pendant longtemps les marques d’électronique pour la plaisance ne se sont pas trop foulées pour utiliser des normes de standard dans leurs équipements. En effet avoir un encodage particulier ou tout simplement une prise un peu biscornue permet de bien enchaîner le plaisancier moyen. Lorsque ce dernier veut ajouter du nouveau matériel il a deux  » choix « , utiliser un adaptateur produit par la marque souvent hors de prix ou « mettre à jour son système » (traduire par tout foutre à la poubelle pour racheter du nouveau matériel qui lui ne tiendra pas 20ans…).

Mais en 20 ans pas grand-chose n’a changé, un gps reste un gps, le vent se mesure toujours en nœuds et je ne pense pas que SeaYou mérite un pilote de course capable de gérer les surfs sous spi (record à 11,4 nœuds quand même ! ).

Acheter une solution hors de prix était hors de question car les gps et tout ça c’est quand même notre métier et c’est pas si compliqué en soi si on sait utiliser un multimètre et brancher le fil noir au fil noir puis le rouge au rouge. Dans cette optique je me suis mis en tête de trouver une solution alternative pour le pouvoir commander le pilote à distance. La première option que j’ai explorée fut d’essayer de transmettre des commandes sur le réseau via le multiplexeur (voir l’article sur le miniplex3WI). L’idée était de créer une application via android studio qui recevrait le cap compas du bateau et enverrait une consigne de cap au pilote. Le tout pouvant se combiner facilement avec des afficheurs des données du réseau (vitesse, profondeur…). Cela ne doit pas trop poser de difficultés pour quelqu’un qui a quelques compétences en codage. Mais ce n’est pas si facile à préparer sans être à bord pour tout tester. Et vue mon assiduité en cours d’informatique, mon niveau de programmation n’est pas au top.

Comment

Et au cours de mes recherches je suis tombé sur sailing anarchy (forum anglais un peu comme hisse-et-oh) sur un post ou un utilisateur donnait une solution bien plus simple. Le pilote ACP2 possède une prise pour télécommande filaire. Après quelques tests le post sur sailing anarchy donne le schéma de câblage de la télécommande :

+1 : noir-violet

-1 : noir-vert

+10 : noir-jaune

-10 : noir-bleu

Pilote on : noir-marron

Pilote off : noir-blanc

Le principe est que lorsque l’on met en court-circuit un fil avec la masse (le fil noir) un ordre est envoyé au pilote.

Il a ensuite fait faire une télécommande étanche par une boite spécialisée.
En cherchant sur le net on trouve très facilement des télécommandes chinoises rf pas chères (genre porte de garage). Par contre c’est souvent 4 ou 8 boutons (et 8 c’est souvent deux 4 dans le même boîtier). Je pense que pour arrêter ou démarrer le pilote on se trouve forcément a la barre donc ces deux touches ne sont pas utiles (une option plus utile serait de connecter la télécommande au bouton MOB pour mettre le bateau face au vent si quelqu’un tombe à l’eau).

J’ai donc acheté deux kits de relai avec 2 télécommandes imperméables et deux télécommandes supplémentaires pour une centaine d’euros (sur ce site). Cela me fait donc deux boitiers et 6 télécommandes. J’ai pris le système en 433Mhz car c’est le plus standard, on peut ainsi utiliser le n’importe quelle télécommande 433Mhz avec 4 boutons si jamais on a perdu les 6 achetées…

Préparer le relai

1 Shéma de branchement avec le pilote

Avec un multimètre j’ai trouvé quel relai correspondait à quel bouton pour avoir quelque chose de cohérent sur la télécommande :

Lorsqu’on le reçoit le relai n’est pas dans le bon mode. Nous voulons que le relai soit fermé lorsque le bouton est maintenu pressé. Il faut donc retirer le cavalier 2 et connecter le cavalier 1 pour obtenir ce mode momentané. On utilise les bornes B et C qui sont normalement ouvertes si il n‎ a pas de bouton actionné.

J’ai ajouté un stabilisateur de tension pour led (ici) car le relai ne peut encaisser que 12+/-1V or lorsque le bateau charge avec le moteur ou le générateur d’arbre on peut dépasser ces tensions. Ce n’est pas forcément très utile.

J’ai enlevé les boîtiers du stabilisateur et du relai (et resoudé l’antenne du relai qui ne tenait pas bien). Puis j’ai tout mis dans un tupperware étanche avec un trou pour l’antenne, un pour l’interrupteur et un câble rs232 coupé pour brancher au pilote.

On utilise ensuite la notice du pilote pour trouver où brancher les câbles sur le pilote :

J’ai branché l’alimentation en sortie d’éolienne donc directement sur les batteries car c’était le plus facile et le plus proche. On pourrait aussi brancher le tout à l’alimentation du pilote.

Pour des plus bricoleurs…

Sur Hisse-et-oh entre autres (ici) il y a pas mal de pistes et de plans pour faire un pilote soi-même je pense qu’avec un peu de temps ça doit être jouable pour avoir un pilote de secours pas cher. Mais ça commence à taper assez haut en terme de math et d’électronique. 🙂

Projet de pilote cpu pilote auto en anglais : https://github.com/FilBip/yaaap

Voila on a maintenant un bateau sans fil pour une centaine d’euros ! Ça vaut le coup non ?

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