La Gomera est pour nous l’une des plus belles îles des Canaries (même si d’après Félix il manque un bon spot de surf). Le tourisme de masse n’a pas encore atteint cette île faute d’aéroport international, l’ambiance est donc assez différente des îles précédentes et nous convient bien.
La Gomera a un climat particulier, beaucoup plus humide et froid que les autres îles de l’archipel des Canaries. Pour la première fois depuis le début du voyage, nous mettons des pantalons en pleine journée ! L’île est toute verte et abrite une forêt primaire, une rare relique de l’ère tertiaire. La plupart du temps celle-ci est plongée dans la brume et lui donne un air de forêt enchantée. Nous avons eu la chance de pouvoir voir le sommet de l’île dans une éclaircie (seulement deux fois en une semaine !), et nous avons fait quelques jolies randonnées dans le parc national.
Ce climat pour le moins humide est propice aux cultures, nos balades seront ponctuées de cueillettes de fruits de la passion sur l’arbre et dégustés directement pour le goûter. Félix a profité de cette abondance de fruits pour faire des rhums arrangés aux couleurs plus ou moins surprenantes. Le rhum fuchsia est aux fruits du dragon, à l’ananas et à la banane. Le jaune-orangé sera saveur mangue-passion. En principe, une transat devrait suffire à bien les arranger !
Nous avons passé toute la semaine au port lors de la visite des parents d’Emeline, ça ne nous était pas arrivé depuis notre départ de Madère. Quel luxe de pouvoir enfin prendre une bonne douche chaude, et surtout de dormir à bord d’un voilier qui ne roule pas ! À chaque visite de nos proches c’est un peu Noël. On profite souvent de leur venue pour se faire livrer des colis. Félix est tout heureux de récupérer une nouvelle aile de kite ainsi qu’un barbecue pour le bateau dans le but de cuisiner ses futures prises à la pêche.
Sea You en sécurité dans la marina, nous avons loué une voiture pour la semaine, dîné dans deux supers restaurants mettant à l’honneur les produits locaux. L’un d’eux, la Forastera est tenu par des français, et la cuisine y est excellente. Par contre il faut réserver et espérer qu’il ne pleuve pas car il y a seulement une petite terrasse et pas de salle intérieure.
En fin de semaine, on entame la préparation du bateau pour la traversée vers le Cap Vert. Contrôle du gréement, vidange du moteur, remplissage des cuves avec de l’eau et du diesel, mais surtout des grosses courses ! Il est apparemment difficile de s’approvisionner au Cap Vert, on profite d’être encore en Europe pour remplir les fonds de cale du bateau avec l’épicerie de base.
Juste avant de partir, on rencontre sur les pontons Philippe, un jeune voyageur qui cherche un embarquement pour le Cap Vert. Au début du voyage, nous nous étions mis d’accord sur le fait que ne prendrions pas d’équipier de dernière minute pour les traversées. Il faut croire que nous avons changé d’avis. Emeline plus réticente, se laisse convaincre par Félix qui lui explique qu’à trois ça serait plus facile pour prendre des quarts, et que si jamais ça se passe mal avec lui, il ne sera là que 5 jours…
Nous quittons la marina de San Sebastian avec les dauphins pour retrouver Marco et Guillian du voilier Carmina. Nous avions rencontré ces deux copains à Arzal en Juillet quand Sea You était au sec pour se refaire une beauté. Eux préparaient Carmina pour leur tour de l’Atlantique. Nous avons décidé de faire la route pour le Cap Vert à trois voiliers, avec eux ainsi que Boutavent !