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voyage en voilier

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36 heures, c’est le temps qu’il nous aura fallu pour rallier l’île de la Graciosa depuis Madère. Nous avons effectué toute la navigation en compagnie du fameux voilier Boutavent, nous sommes décidément devenus inséparables ces dernières semaines ! On se fera tous secouer dans 25 kts de vent et de la houle de travers, Emeline a été encore malade, dur dur la vie de marin …

On arrive à la Graciosa au lever du jour avec l’impression d’atterrir sur Mars. Le mouillage se trouve au pied d’un Volcan, aucun arbre en vue, et le seul village de l’île se trouve à 3 km. On pose l’ancre dans 7m de fond, l’eau est translucide, bleue turquoise, bref un mouillage de rêve. On part pour la plage avec la famille Boutavent, session surf pour Félix, Antoine et les petits loups. Emeline se lance dans la construction d’un château fort en sable avec Joséphine et Camille. La semaine passe rapidement, Félix part surfer très tôt tous les matins sur le spot de El corral au Nord de l’île, et on passe les après-midis dans l’eau ou en balade.

Nous nous rendrons vite compte que les prévisions météo aux Canaries ne sont pas vraiment fiables. Les 10 kts de vent de Sud annoncés un soir, se transforment en 30 kts, créant 1m de clapot dans le mouillage. On passe une très mauvaise nuit, et Félix ne se couchera qu’à 4h du matin lorsque le vent tombe enfin !

Le 25 octobre nous partons à contrecœur vers Lanzarote. Pas le choix, il n’y a pas vraiment de quoi faire les courses sur la Graciosa, et un coup de vent est annoncé pour la fin de la semaine. Les 30 kts de la nuit d’avant nous ont un peu refroidis, autant éviter de renouveler l’expérience. Nous hissons les voiles sous la pluie, qui durera toute la journée. Heureusement, après quelques heures de navigation, Félix pêche un beau thon (ou une bonite) ! Le moral des troupes remonte, la découpe des filets nous occupe pendant un certain temps, et la navigation bien qu’humide passe vite. Le soir, nous posons l’ancre à Rubicon, c’est la déprime, il pleut toujours, et le mouillage est horriblement moche… Le sud de Lanzarote est complètement bétonné, rempli de touristes, pas vraiment le type de lieu que nous recherchons. Nous décidons de louer une voiture pour quelques jours, on pourra explorer l’île et aller faire du kite sur le spot de Famara le week-end !

On aura une super session de kite, du moins pour Emeline, Félix explose son aile dans une vague. Bye bye l’aile « vintage » de 2010, heureusement pour Félix une nouvelle vient bientôt nous rejoindre, elle est au chaud dans les bagages des parents d’Emeline. Le surf ne sera pas aussi bon, on découvre le fameux localisme canarien qui change beaucoup de la super ambiance de la Graciosa. Impossible de se mettre à l’eau sur les jolies vagues « interdites aux touristes »….

Nous profitons de la voiture pour aller faire des courses et remplir les cales du bateau en prévision de la transat, une chose est sûre, nous ne risquons pas d’avoir faim !

L’approvisionnement fait, nous mettons les voiles sur Lobos, petit caillou volcanique situé au Nord-Est de Fuerteventura. L’île est magnifique, une réserve naturelle, et les touristes sont obligés d’en partir à 16h. Nous nous sentons vraiment privilégiés de pouvoir nous balader seuls à la tombée du jour, et de visiter l’île en toute tranquillité. Mais il y a un couac, le mouillage lui n’est pas idyllique. Le bateau roule toute la nuit, nous n’arrivons pas à dormir, et après deux nuits presque sans sommeil, nous décidons de lever l’ancre pour rejoindre Gran Canaria où Camille, Antoine et les 4 minimoys nous attendent !

La tempête Leslie faisant route sur Porto Santo, nous décidons de partir rapidement de notre bouée pour rallier Madère en voilier au plus vite ! Il y a environ 25 miles qui relient les deux îles de l’archipel, la météo n’est pas vraiment avec nous, mais tant pis, une place à l’abri nous attend et il ne faut pas traîner. À contre cœur, après une tentative désespérée avec le spi, nous allumons le moteur, et malgré ça nous mettons quand même 6h pour traverser ! Nous arrivons dans la marina de Quinta do Lorde le 9 octobre vers 17h. Cette marina est située sur l’extrême Sud-Est de Madère, au milieu de nulle part et fait partie d’un complexe hôtelier. C’est assez étrange comme atmosphère, on se croirait presque chez Disney. Tout est aseptisé, neuf et fait très « carton pâte ».

Le lendemain matin, nous prenons le bus pour Funchal, la capitale de l’île. Nous nous baladons dans les rues pavées, mangeons la traditionnelle glace d’arrivée pour Emeline et les pains au chorizo de Madère, Bola do Caco (la spécialité préférée de Félix), nous finissons la journée par une visite du magnifique marché couvert !

Nous décidons de louer une voiture pour le reste de la semaine, cela sera plus pratique pour aller randonner et surfer. Nous ferons la magnifique randonnée des Caldeirao verde et inferno avec Charlotte et Nicolas du petit bateau jaune. Cette randonnée suit une levada, canaux d’irrigation construits au XVIe siècle à flanc de falaise à travers une forêt tropicale. Madère est un contraste total avec Porto Santo sèche et aride, on se croirait dans un décor de Jurassic parc qui nous rappelle un peu Kauaï à Hawaï.

Le vendredi matin, on double les amarres et on ajoute des pare-battages autour de Sea You en vue de la tempête à venir. Leslie s’est transformée en cyclone, il ne faut pas rigoler avec ces phénomènes météo. Le voilier prêt, saucissonné, nous partons vers le sommet de l’île, 1818m, pour une balade depuis l’observatoire. Le paysage change avec l’altitude, après avoir traversé la dernière forêt de pins et de bruyères la route débouche au sommet. La vue est à couper le souffle !

La tempête Leslie passe pendant la nuit, sa trajectoire a changé et s’est déviée bien au nord de l’île. On aura un peu de houle dans le port et 25-30 kts de vent, rien de bien méchant ! Nous décidons donc d’aller admirer la tempête à Jardim do Mar, le célèbre spot de surf de gros. C’est magnifique, on se croirait en Bretagne l’hiver… le froid en moins. Le plan de base était de trouver un spot de repli pour aller surfer mais un rallye auto (oui un rallye en plein cyclone) bloque la route et nous fait perdre 1h30.

C’est pas grave, le lendemain Félix compte bien trouver de bonnes vagues. Après avoir regardé Jardim do Mar et Paul do Mar, Félix se met à l’eau à Ponta Paul. La vague est géniale mais un peu craignosse comme le confirme la description du guide de surf « A rarely surfed wave due to its high danger factor. »

Surfer seul dans ces conditions c’est pas facile. Il aura quand même quelques vagues sous les encouragements de la famille Boutavent. Après un bon déjeuner en face de Jardim nous partons tous passer l’après midi au jardin tropical de Madère.

Le dernier jour sera consacré à l’installation du nouveau contrôleur pour les panneaux solaires que nous avons enfin reçus. À nous l’autonomie énergétique aux Canaries !


Ça y est, les travaux sur le moteur sont finis, nous avons récupéré un tangon entier, on peut enfin lever les voiles et filer sur l’archipel de Madère ! Nous avons une météo de «curé» tout du long, un peu de houle au début, mais un bon 15-20 kts de vent, Sea You file ! On envoie le Spi après 48h de navigation, le vent a baissé et on le gardera pendant les 24 dernières heures.

Après 3 jours de mer, une île de pirates apparaît au loin ! Porto Santo pointe le bout de son nez, ses falaises noires se détachent de l’horizon, Emeline est heureuse, terre enfin en vue !

En arrivant dans le port, coup de bol, une bouée est libre ! Nous sautons sur l’occasion et faisons la connaissance de nos voisins de mouillage. La famille du voilier Boutavent nous accueille, 4 petits loups de mer à bord, une sacrée marmaille qui vient boire l’apéro chez nous le soir.

La grande majorité des bateaux mouillés dans le port de Porto Santo sont des voiliers de voyage. Quel changement par rapport au Portugal ! Nous sommes les seuls sans enfant, et le soir nous retrouvons les familles pour un verre au bar de la marina. Ça nous fait du bien de rencontrer du monde, de partager nos galères de bateau avec d’autres navigateurs. Nous nous rendons vite compte qu’au final, tout le monde a quasiment les mêmes soucis !

Notre semaine sera rythmée par les apéros en compagnie de la famille Boutavent, les baignades à la plage, petites balades d’exploration autour du port et quelques bricolages sur Sea You. Bref, une escale très tranquille pour nous !

La semaine passe vite, nous sommes toujours amarrés à notre bouée, mais les modèles météo prédisent une grosse dépression faisant route sur l’archipel de Madère. Par mesure de précaution, nous décidons de mettre les voiles. Nous avons beaucoup de chance, des amis anglais partent pour les Canaries et nous laissent leur place dans la Marina de Quinta do Lorde à Madère. Boutavent part le même jour que nous, et c’est avec bonheur qu’on se retrouve tous à Madère, nos bateaux à l’abri pour la tempête à venir …

Ça y est, après notre petite pause à la Corogne nous repartons donc pour notre descente du Portugal, sans spi, en direction de Peniche. Après notre fin de traversée du Golfe chaotique, nous jouons la prudence et nous partons avec 2 ris et la trinquette. Le vent se renforce au passage du cap Finisterre mais pas tant que cela. Fatigués d’entendre le génois claquer, nous choisissons de faire une bonne partie du chemin sous grand-voile seule. La météo sera bonne tout du long.

Après deux nuits en mer, nous arrivons au lever du jour à Peniche, un petit port de pêche à côté du fameux spot de Supertubos. Attention, la phrase à venir est incompréhensible pour le néophyte ! La saison n’est pas encore propice pour scorer du barrel, alors une fois rejoint par Momo, un copain planchiste, nous nous essayons un peu à la turlutte au milieu des barques locales. C’est un petit succès, nous attrapons une sèche qui nous fera l’apéro.

Du vent est annoncé pour la fin de la semaine, du coup on décide de partir vers Cascaïs en faisant un stop à Ericeira. La navigation vers Ericeira se fait à l’aveugle dans le brouillard. Emeline a bien fait de laisser Momo convoyer avec moi et d’amener son camion à Ericeira ! Les bateaux de pêche qui nous doublent deviennent visibles qu’au dernier moment. Malgré cela, on mouille à Ericeira sans même voir le bout de la digue.

Le lendemain le brouillard est parti, mais un policier nous déloge … Ericeira dépend du port de Cascais et il est formellement interdit d’y mouiller sans autorisation préalabe ! Dommage, la vue aux pieds des falaises avec le village au sommet était géniale. Va donc pour Cascais !

Une fois au mouillage à Cascais, nous découvrons qu’il y a un festival avec concert, buvettes et bouffe toute la semaine. C’est parfait, cela nous permet d’attendre l’arrivée du vent. Une autre sèche attrapée sous le bateau fera aussi les frais du manque de vent.

Le jeudi 23 Août le vent est là ! Nous nous précipitons sur le spot de Guincho, le spot de vagues du Portugal. Cela fait du bien de tester la planche neuve qui attend dans la housse depuis 6 mois, c’est un peu Noël en Août ! Pendant 3 jours on aura des conditions de kite vraiment sympas avec Momo (avec un peu trop de monde au goût d’Emeline).

Une fois qu’on a fait le plein de kite on part pour l’Algarve, Momo nous quitte (snif) et va rejoindre ses parents dans le rio Guadiana.

Après deux jours de navigation depuis Cascais, nous arrivons au mouillage d’Alvor le 27 Août. La navigation s’est bien passée, on démarre le moteur en passant le cap Saint Vincent, plus de vent. Après quelques heures, on remarque que les batteries ne chargent pas, mauvaise surprise, l’alternateur est cassé. On décide de continuer notre route vers Alvor, après tout, on pourra utiliser le groupe électrogène pour le guindeau et recharger les batteries si elles se déchargent trop.

Date du séjour: 20/08

Prix : 27 euros la nuit.

La marina: C’est une toute petite marina avec seulement un ponton visiteurs ! Nous sommes arrivés tôt le matin donc encore de la place, mais c’est sûrement une autre histoire en arrivant plus tard. Il y a possibilité de mouiller devant le port si jamais. Pour ceux qui aiment les marinas luxe avec un grand confort, il ne faut pas aller ici. Mais nous étions pour notre part ravis ! Nous avons été accueilli par un gentil monsieur, qui parle très bien anglais et même français. Par contre, le port n’est pas calme du tout. Les pêcheurs partent tôt le matin, puis il y a un va et vient incessant des bateaux transportant des touristes vers les îles ….  Mais ça reste largement supportable, il faut mettre une bonne dose de pare-battages entre le bateau et le ponton, et tout se passe bien.

Les sanitaires sont minuscules ! Uniquement deux douches, plutôt propres. Pas de machine à laver le linge.

Supermarché à 800m à pied, vraiment pratique.

Date du séjour à la marina de Cascais : le 24/08

Un coup de vent était annoncé à Cascais, avec des rafales à 30 Nds, nous avons préféré rentrer dans la marina pour nous mettre à l’abri. Les prix paraissaient salés, tant pis, une nuit de temps en temps au port ca fait du bien.

Sauf que dans cette marina, nous avons enchaîné les mauvaises surprises. La première était que les prix annoncés étaient hors taxe, donc nous avons payé 57 euros pour une nuit, ce qui est très cher pour nous. Mais ce n’est pas tout, il a fallu laisser une caution de 25 euros pour la carte d’accès aux douches ET 30 euros de caution pour le convertisseur de prise de ponton. Toutes les prises électriques étant pour des yachts, bien trop grosses pour nous. Au total 55 euros de caution, uniquement en liquide bien sûr. Si vous louez une voiture, le parking de la marina coûte 10 euros par jour.

Après ces bonnes nouvelles, nous partons pour la douche, pensant trouver des sanitaires d’une qualité exceptionnelle. Mauvaise surprise une fois encore, les sanitaires sont de mauvaise qualité, peu propres, et les cabines de douche minuscules.

Le wifi est inexistant sauf dans le bureau d’accueil de la marina. Ailleurs impossible de le recevoir. Possibilité de faire tourner une machine. Point positif, elles sont propres et offrent de vrais programmes de lavage.

Un conseil, si la météo est favorable, restez au mouillage devant la marina ! Il est très calme, juste à côté de Cascais.

Nuits au mouillage devant la marina : le 22, 23 et 25 aout 2018

Il y a différentes zones de mouillage (photo ci dessous). Il est important de rester en dehors du chenal d’accès pour les pêcheurs. Nous nous sommes mis dans la zone de mouillage au nord du ponton pêche. Il était très calme, et nous avons pu laisser l’annexe au bout du ponton diesel de la marina.

Comme prévu, nous sommes partis à l’heure le dimanche 12 Août pour notre première traversée du Golfe de Gascogne. Les prévisions nous annonçaient un peu de près au début, puis un grand bord de travers, direction le Cap Finistère. La destination initiale c’était Porto … Mais comme la voile, c’est le meilleur moyen d’aller où on ne veut pas, le plus lentement possible, on a fini à la Corogne !

En fait, les quelques heures de près se sont transformées en 36 heures au près serré, dans une mer formée et courte. Assez rapidement (juste après Belle-île), Emeline a commencé à nourrir les poissons du Golfe, et sa générosité va durer un bon moment. Nos quarts initiaux de 3 heures chacun se transforment en une bonne heure de sieste de temps en temps, quand Félix en a besoin. Pendant cette heure, Emeline assure la veille, roulée en boule autour de son seau dans le cockpit.

Le bateau tape fort dans les vagues, l’ancre pourtant solidement attachée gigote dans le davier, mais la navigation de nuit se passe bien. Nous devons rester très attentifs car des flottilles de pêcheurs (trentaine de bateaux à chaque fois) sont présents très loin dans le Golfe, au niveau des grands canyons sous marins.

Une fois arrivés au large de l’Espagne, la pétole nous force à mettre le moteur pendant quelques heures, Emeline revit enfin ! Lorsque le vent arrière s’établit, on se sent pousser des ailes et décidons d’envoyer le Spi. Sea You file à 8 noeuds de moyenne, des pointes à 10 noeuds, ça fait du bien d’avancer à cette allure ! À l’approche du Cap, Félix enfile sa salopette et ses bottes dans l’idée d’affaler le Spi. Soudain ce dernier prend une forme bizarre, rien d’étonnant, le tangon est cassé en deux …

Emeline réveillée dans sa sieste par les cris de Félix, saute sur le pont pour aider à la manœuvre. Rien de grave, nous réussissions à affaler le Spi et à récupérer les bouts de tangon sans dégâts supplémentaires sur le bateau. Nous prenons la décision de nous détourner sur La Corogne, Emeline est bien fatiguée par la traversée, l’escale en Espagne est la bienvenue ! 

Nous sommes juste en face de la Corogne mais la fin de parcours est très longue. Avec le vent à 30kts et la houle de 3/4 arrière, Félix doit barrer 3h de suite car le pilote ne marche pas. Et lorsqu’il se croit sorti d’affaire dans la baie de La Corogne, il faudra slalomer entre les bateaux de pêche à peine visibles de nuit, mais heureusement équipés d’AIS.

Pour couronner cette nuit déjà bien éprouvante, le grand espace par lequel on avait prévu d’approcher les pontons est en fait une forêt de pieux de pontons désaffectés ! Un nouveau slalom… 3h du matin nous voilà enfin amarrés au catway, le Golfe  de Gascogne c’est fini, au lit !

Ca y est, trois ans qu’on prépare notre bateau-maison pour ce départ. Le dernier mois a été plutôt intense, Emeline a quitté son travail pour être disponible dans les tout derniers préparatifs pendant que Félix larguait des cailloux en eaux profondes au travail. Malgré les petits coups de stress de dernière minute, comme le changement de la courroie de distribution, le remplacement du coude d’échappement, notre monture est bien prête pour le grand voyage.

Par contre on ne peut pas en dire autant pour le matériel à faire rentrer dans la boîte. Le bateau n’est pas comme le sac de Marie Poppins.

Il faut faire des choix, négocier avec la patronne ! Moins de vêtements pour prendre un peu plus de matos… Mais nos hobbies prennent un peu de place. Coté glisse on a pris 2 ailes de 7m², 2 ailes de 10 m², 1 aile de 12 m² à caisson, 2 planches de kite directionnelles, 1 longboard et 1 shortboard surf, 1 twintip, 1 foil avec une pocket board homemade.

La salle de bains avant a été sacrifiée comme espace de stockage, tout rentre ! Nous avons aussi à bord le minimum pour la pêche et la chasse sous-marine. Mais Félix étant piètre pécheur, Emeline est descendue dans les Cévennes, chez elle, nous préparer 40Kg de conserves (oui, oui, 40 !) avec sa maman. Nous avons d’ailleurs pu profiter de l’aide de Michel, un ami agriculteur, qui nous a gentiment donné tous les légumes ! Il est à ce jour notre seul et unique sponsor, mais quel sponsor !

Côté sécurité, la trousse à pharmacie a aussi été bouclée ce dernier mois. Emeline ne s’était pas rendue compte de l’ampleur de la tâche. Nous avons eu l’aide de ses parents, infirmiers, et on a bien rigolé en voyant les têtes des différents pharmaciens lorsqu’ils lisaient les prescriptions !

Félix est arrivé 10 jours avant le départ. On a pu ensemble finir de ranger les coffres du bateau. Jouer à Tetris pour caser les planches de surf de kite, de surf tout court, les ailes …et tout le reste ! Nous avons profité d’avoir encore une voiture pour aller faire le plein au supermarché en France.

Les conditions étant bonnes pour le dimanche 12 Août, nous décidons de partir le lendemain de notre dernier repas avec tous les potes à Locmiquélic. Une excellente soirée !

Dates du séjour: du 15/08 au 17/08. 3 nuits là bas, dont 2 offertes avec le passeport escale.

Prix : 37 euros la nuit.

Arrivée dans la marina: Attention sur ce point là ! Nous sommes arrivés de nuit, nous ne savions pas qu’ils étaient en train de démonter certains pontons pour diminuer la taille de la marina. Résultat, les pontons sont bien partis, mais les pieux eux sont toujours là ! Nous nous sommes retrouvés à 3h du matin dans une nuit noire en train de slalomer entre les vieux pieux.

Du coup, il faudrait privilégier plutôt les pontons au nord de la zone de pieux.

Sinon marina très bien entretenue, de notre point de vue il y a toujours de la place. La marina était vide au mois d’août. Petit point négatif, pas de shipchandler près de la marina.

La marina est tout prêt du centre historique de la ville, super pour se balader à pied dans les environs. On s’est régalés avec les tapas dans la vieille ville le soir.

Les sanitaires sont vraiment biens, très propres. Pour le linge, les machines à laver ont déjà la lessive et l’adoucissant intégrés.

 

 

Voilà, après avoir passé la dernière semaine de travail à observer les prévisions météo toutes les 5 minutes et fait tourner des centaines de fois le logiciel de routage QTVLM, on y est enfin, c’est le départ pour notre première grande navigation ! Avec une petite appréhension comme pour toute première fois, on appareille direction les Scilly d’une seule traite. On a décidé de partir à 5h du matin de Lorient pour passer le rail d’Ouessant de nuit. Tout se passe tranquillement jusqu’aux Glénan, on finit par mettre un peu de moteur après Penmarch pour s’assurer qu’on aura le bon timing pour passer le Raz de Sein. Comme souvent les dauphins nous accompagnent un moment, ils sont assez joueurs et j’arrive à en saisir un au vol !

On coupe le moteur avant Sein, et l’après raz est un peu poussif mais le vent monte progressivement. Après le diner Emeline part se reposer je vais faire le début et le passage près de sein puis j’irai faire une sieste entre les rails.

C’est le bonheur, 15/18 nœuds au près, on file à 7noeuds, un beau coucher de soleil, c’est le bonheur… L’appréhension a complètement disparu je suis aux anges. Le moment est parfait, je souris tout seul, tout niais et tout sonné, un peu fier, contemplatif. Ça se bouscule dans la tête, tout devient plus concret et encore plus intense qu’imaginé !

Une fois le rail intérieur passé je vais réveiller choupinette pour lui passer la barre, et les gros gants en caoutchouc fourrés car il fait un froid de canard dehors. Le bateau est bien calé on est pas mal au chaud à l’intérieur. Emeline me lève un coup pour avoir un conseil, avec le courant le bateau se traîne à un nœud et demi. En abattant ça va mieux, je sombre. Emeline me réveille seulement 4h plus tard, elle a passé le premier rail seule ! Le passage du second rail est un peu plus chaud car les tankers sont plus nombreux. L’AIS nous est d’une grande utilité pour anticiper les croisements. On est habitués à bosser sur des gros bateaux mais cela fait tout drôle de les voir passer au plus près. On passera aussi à côté d’un bateau avec lequel Emeline a travaillé le monde est petit même en mer !

Le vent est tombé un peu au court de la nuit et après une petite sieste matinale pour moi on envoie le spi qui nous permettra de tenir un petit 5 nœuds jusqu’au Scilly malgré un vent léger.

A l’arrivée nous prenons une bouée au port a St mary pour pouvoir profiter d’une bonne douche le lendemain matin. Ronan nous avait prévenu du prix en fonction du type de bouée mais aucune des petites moins chères n’est libre nous prenons donc les plus chères a 25 pounds tant pis. A ce prix l’accueil est très bon, les bouées en parfait état le monsieur qui passe de bateau en bateau est bien équipé et prend le temps de répondre à nos questions et de nous donner des conseils sur les meilleurs mouillages pour les jours suivants avec cette météo. Le ponton flottant pour attacher les annexes est pratique et spacieux, pas besoin de se frayer un chemin entre les annexes pour y accéder.

Après une bonne nuit de repos, nous faisons un petit tour dans les boutiques, quelques courses, et un stock de pièces pour la douche. Cela sera en fait inutile car pour un pound la douche est longue et chaude jusqu’au bout. Il y a beaucoup de monde sur l’île et surtout des retraités, ça doit être la saison, les beaux jours avant les vacances d’été.

Bref avec tout ce monde on a envie de se trouver un coin plus tranquille. On va mouiller a côté de Great Ganilly. Le mouillage a l’air de rêve mais ça roule comme beaucoup de mouillages avec cette météo aux Scilly. On fait avec et on met en place notre super amortisseur de houle fait avec un casier de pèche et un sac Ikea au bout de la bôme ou du tangon. C’est pas magique, ça laisse passer les trains de houle les plus gros mais ça stoppe le roulis assez vite une fois la grosse houle passée et cela empêche une certaine résonance.

Le lendemain après une tentative de départ infructueuse en kite depuis le bateau (ceux qui me connaissent imaginent la situation…) on part pour une tentative tout aussi infructueuse depuis la plage. Et là …. impossible de redémarrer le moteur de l’annexe. Après avoir poussé le bateau le long de l’île pour se positionner à peu près dans l’axe au vent du bateau on se laisse dériver en ramant un peu pour arriver au bateau. A ce moment, les phoques qui nous fuyaient quand on avait le moteur s’intéressent à nous. Emeline les trouve tout de suite moins mignons quand ils sont si près et qu’ils soufflent très fort !

Démontage, remontage, démontage, remontage, achat de bougies, démontage, remontage, démontage, remontage, démontage, remontage… et échec. On passe deux jours a bidouiller le moteur d’annexe. Un peu râleurs et dépités on abandonne. Cela va limiter considérablement nos possibilités de visites des Scilly (pas de visite au

 jardin botanique entre autres) mais de toutes façons la météo se gâte. On se passe une petite soirée dans un pub pour récompenser tous nos efforts et notre temps passé sur ce moteur.

On part plus tôt que prévu pour éviter un coup de vent. En fait la vent ne sera pas de la partie sur le retour. On traverse la manche au moteur. Par contre une fois à Ouessant, on envoie un spi et ça file ! La journée à la barre est longue pour moi car le pilote ne tient pas la route avec le spi dans 15/20 nœuds de vent. On affale au Sud-est de Penmarch, après un très joli bord et un record du bateau à 11,4 nœuds !

On choisit la route au sud des Glénan pour passer loin des zones remplies de bouées de pêche. Cela nous coûtera quelques heures et un coup de moteur pour finir entre Groix et Lorient. On aura été prudent pour ce retour peut-être trop mais pour une première vraie croisière on s’en est très bien sorti.

Nous sommes rassurés par ces premières vraies navigations car on fonctionne bien à deux, on se sent bien en mer et on aime cette sensation de voyager lentement et ce sentiment si gratifiant de le faire par ses propres moyens. Notre envie de partir en sort décuplée !