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Félix devant repartir en Finlande pour le travail début Septembre, nous avons cherché une solution pour qu’Emeline puisse rester sur le bateau seule. Nous avons pensé à une marina, mais c’était minimum 1500 euros pour un mois au ponton en Algarve. Autant dire que nous nous sommes mis en quête d’une autre solution plus abordable ! Plusieurs amis nous avaient alors conseillé Alvor, le mouillage étant très abrité de la houle car au fond d’une ria, la possibilité de faire ses courses à pied, un super spot de kite et surtout rien à payer ! Le paradis !

Après deux jours de navigation depuis Cascais, nous arrivons au mouillage d’Alvor le 27 Août. Alvor est un petit village de pêcheurs collé à la ville de Portimao en Algarve. En été la ville est très touriste. Les anglais semblent beaucoup apprécier le lieu, si bien que tous les restaurants affichent une carte en anglais, et sans les 35 degrés extérieurs, on pourrait presque se croire chez les britons. 

L’arrivée dans la ria d’Alvor en voilier est plutôt sportive, les bancs de sable bougent vite, et dans les endroits les plus profonds, il n’y a que 2m d’eau au plus bas. Nous sommes rentrés à mi-marée, pour pouvoir voir les bancs de sable émergents et en se disant que si on venait à toucher le fond, on pourrait toujours attendre que la marée remonte pour se sortir de là ! Nous avons suivi à la lettre les indications données par le papa de Momo, surtout de ne pas respecter les bouées qui marquent le chenal et tout s’est bien passé !

Nous mouillons dans 5m d’eau, entre deux bancs de sables éloignés de 60m environ. Le mouillage n’est pas large, mais l’ancre semble tenir à la renverse de la marée, tout va bien. Le lendemain, en fin d’après-midi, le vent se lève, 20 noeuds constants. Nous décidons de prendre l’annexe pour aller faire du kite de l’autre côté de la ria.

Juste avant de quitter le bateau, Emeline a l’impression que le bateau bouge, qu’il est en train de déraper. Je la rassure, ce ne doit être qu’une illusion et nous partons. Quelques minutes plus tard, elle insiste de nouveau « le bateau dérape je te dis ! », assez énervé, je la pose sur la plage et je file en vitesse retrouver Sea You. En montant à bord la situation est plutôt critique, Sea You est appuyé contre le banc de sable, la quille posée au fond. 1.4m au sondeur, ça sent mauvais quand on a 1.7m de tirant d’eau. Notre voisin de mouillage arrive rapidement en voyant la situation, coup de bol, il est pilote pour le port de Rotterdam ! Il m’explique comment nous sortir de cette situation, et après deux tentatives, nous parvenons à dégager Sea You du banc de sable.

Emeline n’était pas rassurée à l’idée de rester seule à l’ancre après cet épisode. En prenant conseil autour de nous, nous posons une deuxième ancre de 35kg derrière la première, et rien n’a plus bougé pendant un mois.

Félix repart début Septembre au travail depuis l’aéroport de Faro, pendant ce temps Emeline a eu la visite de ses copines puis de sa famille. Elle a sillonné l’Algarve, profité des magnifiques plages et fait pas mal bricolage. Pour clôturer notre mois à Alvor, on a fait un saut en parachute au dessus de Ria !

Date du séjour à la marina de Cascais : le 24/08

Un coup de vent était annoncé à Cascais, avec des rafales à 30 Nds, nous avons préféré rentrer dans la marina pour nous mettre à l’abri. Les prix paraissaient salés, tant pis, une nuit de temps en temps au port ca fait du bien.

Sauf que dans cette marina, nous avons enchaîné les mauvaises surprises. La première était que les prix annoncés étaient hors taxe, donc nous avons payé 57 euros pour une nuit, ce qui est très cher pour nous. Mais ce n’est pas tout, il a fallu laisser une caution de 25 euros pour la carte d’accès aux douches ET 30 euros de caution pour le convertisseur de prise de ponton. Toutes les prises électriques étant pour des yachts, bien trop grosses pour nous. Au total 55 euros de caution, uniquement en liquide bien sûr. Si vous louez une voiture, le parking de la marina coûte 10 euros par jour.

Après ces bonnes nouvelles, nous partons pour la douche, pensant trouver des sanitaires d’une qualité exceptionnelle. Mauvaise surprise une fois encore, les sanitaires sont de mauvaise qualité, peu propres, et les cabines de douche minuscules.

Le wifi est inexistant sauf dans le bureau d’accueil de la marina. Ailleurs impossible de le recevoir. Possibilité de faire tourner une machine. Point positif, elles sont propres et offrent de vrais programmes de lavage.

Un conseil, si la météo est favorable, restez au mouillage devant la marina ! Il est très calme, juste à côté de Cascais.

Nuits au mouillage devant la marina : le 22, 23 et 25 aout 2018

Il y a différentes zones de mouillage (photo ci dessous). Il est important de rester en dehors du chenal d’accès pour les pêcheurs. Nous nous sommes mis dans la zone de mouillage au nord du ponton pêche. Il était très calme, et nous avons pu laisser l’annexe au bout du ponton diesel de la marina.

Voilà, après avoir passé la dernière semaine de travail à observer les prévisions météo toutes les 5 minutes et fait tourner des centaines de fois le logiciel de routage QTVLM, on y est enfin, c’est le départ pour notre première grande navigation ! Avec une petite appréhension comme pour toute première fois, on appareille direction les Scilly d’une seule traite. On a décidé de partir à 5h du matin de Lorient pour passer le rail d’Ouessant de nuit. Tout se passe tranquillement jusqu’aux Glénan, on finit par mettre un peu de moteur après Penmarch pour s’assurer qu’on aura le bon timing pour passer le Raz de Sein. Comme souvent les dauphins nous accompagnent un moment, ils sont assez joueurs et j’arrive à en saisir un au vol !

On coupe le moteur avant Sein, et l’après raz est un peu poussif mais le vent monte progressivement. Après le diner Emeline part se reposer je vais faire le début et le passage près de sein puis j’irai faire une sieste entre les rails.

C’est le bonheur, 15/18 nœuds au près, on file à 7noeuds, un beau coucher de soleil, c’est le bonheur… L’appréhension a complètement disparu je suis aux anges. Le moment est parfait, je souris tout seul, tout niais et tout sonné, un peu fier, contemplatif. Ça se bouscule dans la tête, tout devient plus concret et encore plus intense qu’imaginé !

Une fois le rail intérieur passé je vais réveiller choupinette pour lui passer la barre, et les gros gants en caoutchouc fourrés car il fait un froid de canard dehors. Le bateau est bien calé on est pas mal au chaud à l’intérieur. Emeline me lève un coup pour avoir un conseil, avec le courant le bateau se traîne à un nœud et demi. En abattant ça va mieux, je sombre. Emeline me réveille seulement 4h plus tard, elle a passé le premier rail seule ! Le passage du second rail est un peu plus chaud car les tankers sont plus nombreux. L’AIS nous est d’une grande utilité pour anticiper les croisements. On est habitués à bosser sur des gros bateaux mais cela fait tout drôle de les voir passer au plus près. On passera aussi à côté d’un bateau avec lequel Emeline a travaillé le monde est petit même en mer !

Le vent est tombé un peu au court de la nuit et après une petite sieste matinale pour moi on envoie le spi qui nous permettra de tenir un petit 5 nœuds jusqu’au Scilly malgré un vent léger.

A l’arrivée nous prenons une bouée au port a St mary pour pouvoir profiter d’une bonne douche le lendemain matin. Ronan nous avait prévenu du prix en fonction du type de bouée mais aucune des petites moins chères n’est libre nous prenons donc les plus chères a 25 pounds tant pis. A ce prix l’accueil est très bon, les bouées en parfait état le monsieur qui passe de bateau en bateau est bien équipé et prend le temps de répondre à nos questions et de nous donner des conseils sur les meilleurs mouillages pour les jours suivants avec cette météo. Le ponton flottant pour attacher les annexes est pratique et spacieux, pas besoin de se frayer un chemin entre les annexes pour y accéder.

Après une bonne nuit de repos, nous faisons un petit tour dans les boutiques, quelques courses, et un stock de pièces pour la douche. Cela sera en fait inutile car pour un pound la douche est longue et chaude jusqu’au bout. Il y a beaucoup de monde sur l’île et surtout des retraités, ça doit être la saison, les beaux jours avant les vacances d’été.

Bref avec tout ce monde on a envie de se trouver un coin plus tranquille. On va mouiller a côté de Great Ganilly. Le mouillage a l’air de rêve mais ça roule comme beaucoup de mouillages avec cette météo aux Scilly. On fait avec et on met en place notre super amortisseur de houle fait avec un casier de pèche et un sac Ikea au bout de la bôme ou du tangon. C’est pas magique, ça laisse passer les trains de houle les plus gros mais ça stoppe le roulis assez vite une fois la grosse houle passée et cela empêche une certaine résonance.

Le lendemain après une tentative de départ infructueuse en kite depuis le bateau (ceux qui me connaissent imaginent la situation…) on part pour une tentative tout aussi infructueuse depuis la plage. Et là …. impossible de redémarrer le moteur de l’annexe. Après avoir poussé le bateau le long de l’île pour se positionner à peu près dans l’axe au vent du bateau on se laisse dériver en ramant un peu pour arriver au bateau. A ce moment, les phoques qui nous fuyaient quand on avait le moteur s’intéressent à nous. Emeline les trouve tout de suite moins mignons quand ils sont si près et qu’ils soufflent très fort !

Démontage, remontage, démontage, remontage, achat de bougies, démontage, remontage, démontage, remontage, démontage, remontage… et échec. On passe deux jours a bidouiller le moteur d’annexe. Un peu râleurs et dépités on abandonne. Cela va limiter considérablement nos possibilités de visites des Scilly (pas de visite au

 jardin botanique entre autres) mais de toutes façons la météo se gâte. On se passe une petite soirée dans un pub pour récompenser tous nos efforts et notre temps passé sur ce moteur.

On part plus tôt que prévu pour éviter un coup de vent. En fait la vent ne sera pas de la partie sur le retour. On traverse la manche au moteur. Par contre une fois à Ouessant, on envoie un spi et ça file ! La journée à la barre est longue pour moi car le pilote ne tient pas la route avec le spi dans 15/20 nœuds de vent. On affale au Sud-est de Penmarch, après un très joli bord et un record du bateau à 11,4 nœuds !

On choisit la route au sud des Glénan pour passer loin des zones remplies de bouées de pêche. Cela nous coûtera quelques heures et un coup de moteur pour finir entre Groix et Lorient. On aura été prudent pour ce retour peut-être trop mais pour une première vraie croisière on s’en est très bien sorti.

Nous sommes rassurés par ces premières vraies navigations car on fonctionne bien à deux, on se sent bien en mer et on aime cette sensation de voyager lentement et ce sentiment si gratifiant de le faire par ses propres moyens. Notre envie de partir en sort décuplée !