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Madère

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La tempête Leslie faisant route sur Porto Santo, nous décidons de partir rapidement de notre bouée pour rallier Madère en voilier au plus vite ! Il y a environ 25 miles qui relient les deux îles de l’archipel, la météo n’est pas vraiment avec nous, mais tant pis, une place à l’abri nous attend et il ne faut pas traîner. À contre cœur, après une tentative désespérée avec le spi, nous allumons le moteur, et malgré ça nous mettons quand même 6h pour traverser ! Nous arrivons dans la marina de Quinta do Lorde le 9 octobre vers 17h. Cette marina est située sur l’extrême Sud-Est de Madère, au milieu de nulle part et fait partie d’un complexe hôtelier. C’est assez étrange comme atmosphère, on se croirait presque chez Disney. Tout est aseptisé, neuf et fait très « carton pâte ».

Le lendemain matin, nous prenons le bus pour Funchal, la capitale de l’île. Nous nous baladons dans les rues pavées, mangeons la traditionnelle glace d’arrivée pour Emeline et les pains au chorizo de Madère, Bola do Caco (la spécialité préférée de Félix), nous finissons la journée par une visite du magnifique marché couvert !

Nous décidons de louer une voiture pour le reste de la semaine, cela sera plus pratique pour aller randonner et surfer. Nous ferons la magnifique randonnée des Caldeirao verde et inferno avec Charlotte et Nicolas du petit bateau jaune. Cette randonnée suit une levada, canaux d’irrigation construits au XVIe siècle à flanc de falaise à travers une forêt tropicale. Madère est un contraste total avec Porto Santo sèche et aride, on se croirait dans un décor de Jurassic parc qui nous rappelle un peu Kauaï à Hawaï.

Le vendredi matin, on double les amarres et on ajoute des pare-battages autour de Sea You en vue de la tempête à venir. Leslie s’est transformée en cyclone, il ne faut pas rigoler avec ces phénomènes météo. Le voilier prêt, saucissonné, nous partons vers le sommet de l’île, 1818m, pour une balade depuis l’observatoire. Le paysage change avec l’altitude, après avoir traversé la dernière forêt de pins et de bruyères la route débouche au sommet. La vue est à couper le souffle !

La tempête Leslie passe pendant la nuit, sa trajectoire a changé et s’est déviée bien au nord de l’île. On aura un peu de houle dans le port et 25-30 kts de vent, rien de bien méchant ! Nous décidons donc d’aller admirer la tempête à Jardim do Mar, le célèbre spot de surf de gros. C’est magnifique, on se croirait en Bretagne l’hiver… le froid en moins. Le plan de base était de trouver un spot de repli pour aller surfer mais un rallye auto (oui un rallye en plein cyclone) bloque la route et nous fait perdre 1h30.

C’est pas grave, le lendemain Félix compte bien trouver de bonnes vagues. Après avoir regardé Jardim do Mar et Paul do Mar, Félix se met à l’eau à Ponta Paul. La vague est géniale mais un peu craignosse comme le confirme la description du guide de surf « A rarely surfed wave due to its high danger factor. »

Surfer seul dans ces conditions c’est pas facile. Il aura quand même quelques vagues sous les encouragements de la famille Boutavent. Après un bon déjeuner en face de Jardim nous partons tous passer l’après midi au jardin tropical de Madère.

Le dernier jour sera consacré à l’installation du nouveau contrôleur pour les panneaux solaires que nous avons enfin reçus. À nous l’autonomie énergétique aux Canaries !


Ça y est, les travaux sur le moteur sont finis, nous avons récupéré un tangon entier, on peut enfin lever les voiles et filer sur l’archipel de Madère ! Nous avons une météo de «curé» tout du long, un peu de houle au début, mais un bon 15-20 kts de vent, Sea You file ! On envoie le Spi après 48h de navigation, le vent a baissé et on le gardera pendant les 24 dernières heures.

Après 3 jours de mer, une île de pirates apparaît au loin ! Porto Santo pointe le bout de son nez, ses falaises noires se détachent de l’horizon, Emeline est heureuse, terre enfin en vue !

En arrivant dans le port, coup de bol, une bouée est libre ! Nous sautons sur l’occasion et faisons la connaissance de nos voisins de mouillage. La famille du voilier Boutavent nous accueille, 4 petits loups de mer à bord, une sacrée marmaille qui vient boire l’apéro chez nous le soir.

La grande majorité des bateaux mouillés dans le port de Porto Santo sont des voiliers de voyage. Quel changement par rapport au Portugal ! Nous sommes les seuls sans enfant, et le soir nous retrouvons les familles pour un verre au bar de la marina. Ça nous fait du bien de rencontrer du monde, de partager nos galères de bateau avec d’autres navigateurs. Nous nous rendons vite compte qu’au final, tout le monde a quasiment les mêmes soucis !

Notre semaine sera rythmée par les apéros en compagnie de la famille Boutavent, les baignades à la plage, petites balades d’exploration autour du port et quelques bricolages sur Sea You. Bref, une escale très tranquille pour nous !

La semaine passe vite, nous sommes toujours amarrés à notre bouée, mais les modèles météo prédisent une grosse dépression faisant route sur l’archipel de Madère. Par mesure de précaution, nous décidons de mettre les voiles. Nous avons beaucoup de chance, des amis anglais partent pour les Canaries et nous laissent leur place dans la Marina de Quinta do Lorde à Madère. Boutavent part le même jour que nous, et c’est avec bonheur qu’on se retrouve tous à Madère, nos bateaux à l’abri pour la tempête à venir …