L’arrivée à Fernando de Noronha le vendredi 4 Janvier est magique. Nous sommes fatigués mais avant tout heureux, on est de l’autre côté !

Nous profitons de ce paysage exceptionnel, l’île est vraiment différente de toutes les îles précédentes. On aperçoit de loin quelques sommets,  puis en approchant on est surpris par la verdure, l’île est couverte de forêt et de petites cascades qui tombent directement dans la mer.

Nous posons l’ancre dans le seul mouillage de l’île. Mouillage est un bien grand mot, nous avons un peu l’impression d’ancrer en pleine mer. La digue du port est à 800 mètres de nous, le sondeur affiche 20 mètres, et une longue houle d’un mètre déroule puissamment jusqu’à la côte. Fernando est une réserve naturelle, ultra protégée, et si profiter de ce paradis implique un mouillage un peu rouleur, c’est pas bien grave !

Nous rangeons le bateau, tout sent l’humidité, nous n’avons pas pu ouvrir les hublots ces derniers jours. On ouvre tout en grand, pour aérer et on en profite pour gonfler l’annexe. Première mission de l’après-midi, faire les papiers d’entrée du bateau ! Nous parcourons les 800 mètres qui nous séparent de la côte en annexe, on ne le dira pas pour ne pas nous porter la poisse, mais on espère que notre vieux 2 temps ne va pas faire des siennes … Aucun problème, notre petit bijou de mécanique ronronne, la traversée de l’Atlantique lui aura fait du bien !

On pose enfin les pieds sur la terre ferme, dans le tout petit port de l’île protégé par une digue immense. À ce qu’il paraît, quand la grosse houle formée en Atlantique arrive secteur NE, des vagues peuvent passer par dessus la digue… on n’ose pas imaginer l’état du mouillage dans ce cas là. Le responsable de l’administration du port nous accueille chaleureusement, il contacte l’ensemble des administrations (police fédérale, police maritime et douanes) qui viennent chacun à leur tour nous faire remplir l’ensemble des papiers. Tout se passe très rapidement et sans aucune difficulté, c’est un peu trop beau pour être vrai ! (Nous nous rendrons compte bien plus tard qu’il nous manquait la moitié des papiers, et nous passerons 3 jours à Natal dans les différentes administrations pour finir de remplir tout ça…). Nous payons ensuite la taxe de mouillage et de séjour, un peu plus de 100 euros par jour, juste pour poser l’ancre et avoir l’autorisation de débarquer ✌️. Nous étions au courant, l’île est une réserve naturelle, et pour éviter le tourisme de masse, les Brésiliens imposent une taxe de séjour très chère. Ce qui est dommage, c’est que la grande majorité des personnes présentent sur l’île à cette période de l’année sont des millionnaires… Bref, avis au navigateurs lambda, vous n’êtes pas le type de touriste désiré.

Nous décidons de fêter notre arrivée dans un restaurant local, il n’y en a qu’un seul d’ouvert pour le dîner, les autres se trouvent à 3km à pied. Le coup de bambou tombe dès l’entrée, les tables sont occupées par des Brésiliennes gonflées au silicone, cheveux blonds décolorés et sac Channel sur la chaise d’à côté. Nous nous asseyons, commandons une canette de bière chacun et un plat de poisson. On nous apporte l’addition, 77 euros pour 4 bières et 2 plats, heureusement le reste du Brésil sera différent. Le Cap Vert nous avait vraiment mal habitué, on mangeait pour deux, repas et boissons pour moins de 10 euros !

Le lendemain, nous profitons du spectacle des dauphins au réveil. Ils viennent jouer autour du bateau, mais pas question de sauter à l’eau, réserve naturelle oblige, nous ne tenons pas à nous prendre une amende salée !

Il est encore tôt, nous n’avions pas changé l’heure durant notre traversée et nos organismes sont encore à l’heure Cap Verdienne. Nous décidons de partir à pied explorer les plages de l’île, nous n’avons pas encore pu retirer de Reals, l’argent local, donc pas de bus pour nous. La chaleur est terrible, l’humidité vraiment élevée, nous avons hâte d’arriver pour enfiler nos maillots de bain et se rafraîchir enfin dans l’eau turquoise ! Nous traversons la forêt tropicale et débouchons sur une plage magnifique, probablement la plus belle jamais vue ! Nous profitons pleinement de cet endroit toute la journée, et décidons que notre programme du lendemain sera le même. Cette fois-ci nous partons à la découverte d’une autre plage et d’un autre village. Nous rentrons tôt, le départ pour Natal est prévu pour le lundi matin à l’aube.

Pas facile de conclure sur Fernando de Noronha, c’est forcément une escale belle et particulière car on vient de traverser l’Atlantique et l’île est un bijou bien préservé.  Mais le coût de cette escale et l’ambiance jetset nous laissent sur un sentiment mitigé. Naviguer deux jours de plus pour un atterrissage plus en douceur pour le porte monnaie et l’ambiance vraiment brésilienne… pourquoi pas !

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