Nous avons mis 5 jours tout pile pour rallier l’île de Sal depuis la Gomera aux Canaries. En ligne directe il y a environ 760 miles nautiques, mais comme vous pouvez le voir sur la carte (ici), nous n’avons pas vraiment suivi la route la plus courte. Malgré cela, sur les 400 derniers miles nautiques, nous avons effectué une moyenne de 7.1 kts, pas mal du tout pour notre bateau !

Roro (notre routeur) nous avait conseillé de rester bien à l’ouest au début. Mais après des heures à rouler dans le vent et la houle venant de l’arrière, on décide d’empanner avec Boutavent. Cet empannage de confort, une dizaine d’heures trop tôt nous coûtera cher car on va passer tout le reste de la traversée à batailler pour éviter le plein vent arrière et les empannages surprises qui vont avec. On essaye toutes les techniques, ciseaux GV-génois, trinquette-génois, GV seule…  » ah non, maintenant ça claque avec le génois, on remet la trinquette ! ». Au bout d’un moment, on finit par laisser le bateau rouler avec GV et trinquette. À l’intérieur de Sea You le temps passe doucement, dodo, lecture, film, manger, dodo, manger etc… Mais on profite aussi de la navigation en convoi pour faire des jeu à la VHF (« h5 ?! Touché coulé ! »). On fête en mer les anniversaires d’Anatole et Emeline en mode quizz musical à la VHF.

Alors qu’on était tous à l’intérieur, Félix passe la tête dehors et voit la ligne tendue comme un … La course commence, avec les gros gants il remonte progressivement la prise, c’est gros ! Un requin ? Un Wahoo ? Non, en fait c’est un marlin d’environ 1,5m ! Une fois la bête au cul du bateau, on en vient au noeud du problème, jeter un thon vivant dans le cockpit ça passe, mais un marlin c’est le carnage assuré ! Après 5 minutes au plus près du bateau, la ligne casse et le marlin repart avec un joli piercing poulpe. La suite de la pêche sur cette traversée ne sera qu’une succession de leurres perdus. On apprendra après qu’il aurait fallu utiliser un bout pour faire un lasso autour de la queue. Félix passe le reste de la navigation à tourner en boucle sur ce marlin perdu et les potes de Carmina qui ont pris une coryphène de 1m33 vont pouvoir le chambrer pendant des semaines !

À une cinquantaine de miles de l’arrivée, un avion de la marine nationale française nous survole à pleine vitesse. Nous discutons avec eux par VHF, ils sont très sympathiques et nous expliquent qu’ils sont là pour assurer la sécurité en mer ! À la demande d’Emeline ils feront même un deuxième passage pour qu’on puisse faire des photos.

Nous arrivons à Sal en début d’après-midi le 27 novembre, le vent souffle fort, 30 noeuds sur l’anémomètre. Nous nous cherchons une place au milieu de tous les voiliers mouillés dans l’anse de la Palmeira, et après 3 tentatives l’ancre est bien prise au fond, ouf, le bateau ne bouge plus. Boutavent pose son ancre non loin de nous, Carmina arrive une paire d’heures plus tard et nous nous retrouvons tous pour fêter l’arrivée autour d’un bon repas. Au menu, la fameuse daurade coryphène de Guillian et Marco.

Depuis quelques semaines déjà, Félix suivait l’évolution des prévisions météo à Sal. L’île est réputée pour ses spots de kite et de surf, et il compte bien en profiter au maximum ! Lorsque le vent se lève, on part avec la famille Boutavent et Damien du voilier Jubilée pour une session kite à kitebeach au sud-est de l’île. Les conditions sont bonnes et le vent juste assez fort pour faire faire un tour de kite aux enfants.

Thibaut, le compère surf de toujours et très bon copain de Félix, vient nous voir pour le super swell annoncé. La semaine sera épique, ils enchaînent les sessions parfaites en tête à tête et ils emmènent Emeline surfer la plus grosse vague de sa vie, boobie high ! (En surf on parle de taille overhead ou double overhead, mais Thibaut propose le boobie high comme nouvelle mesure pour Emeline, c’est plus approprié !).

Lorsque les vagues ne sont pas de la partie, le Palmeira fast food devient notre repère. C’est un bar dans un vieux container où le terme fast est assez subjectif quand les frites coupées à la main mettent des heures à arriver. Bref, on se met à l’heure africaine ! Mais cela nous laisse d’autant plus de temps pour enchaîner les rhums arrangés et bières sous l’œil amusé des locaux plus habitués à voir les touristes rester dans les bars plus normaux au bord du port. On débarque souvent à 10 copains et on sort de là très joyeux !

Puis vient le départ repoussé au maximum de Boutavent pour la transatlantique. On est tout triste de les laisser, mais c’est pour mieux se retrouver dans le pacifique ! Le rendez-vous est pris, ça sera Tahiti en 2020. Eux par Panama, nous par les canaux de Patagonie ! On profite du départ de tout le monde pour bosser un peu sur le bateau, car avec le surf et les soirées on est un peu en retard sur notre « boulot ». Carmina part avant nous de Sal, Anne Lise la copine de Marco doit prendre l’avion à Mindelo. Nous levons l’ancre quelques jours après en direction de Sao Nicolau.

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