Le 31 octobre, nous abandonnons sans grands regrets notre mouillage rouleur au sud de Lobos pour nous diriger vers Gran Canaria. À peine 24h de navigation plus tard et un petit rouget pêché à la traîne (enfin gros pour un rouget, mais on ne savait pas donc on l’a relâché 🤗oups), nous posons l’ancre dans le mouillage de Pasito Blanco. Bonnes nouvelles, cette fois ci le mouillage est calme, en contre bas d’un golf et nous retrouvons la famille Boutavent ! Nous y passons deux nuits, et décidons de poursuivre notre route vers l’Ouest. Nous faisons une très courte halte dans le mouillage de Los Caideros, juste histoire de trouver un endroit où passer la nuit. 

Le sud de l’île de Gran Canaria n’a rien à envier au Sud de Lanzarote. Nous nous rendons compte qu’aux Canaries, le côté sous le vent des îles touristiques est horriblement moche. À première vue il n’y a pas de loi littoral ici, des barres d’immeubles à Gogo, et pire, des bananes tractées par des jets skis qui tournent toute l’après-midi autour du bateau. Pas vraiment notre tasse de thé, nous levons de nouveau l’ancre dans l’espoir de trouver mieux à l’ouest. Nous faisons escale à Puerto Morgan, cet ancien village de pêcheurs est vraiment joli. Nous nous baladons tôt le matin dans ses rues fleuries avant l’arrivée des touristes. Le mouillage lui est un peu rouleur, à force on commence à s’y habituer, et puis on a pas vraiment le choix, tous les ports sont pleins ! Nous terminons notre court séjour à Gran Canaria dans le mouillage de Perchel de Mogan au pied des falaises. Nous faisons de l’apnée l’après-midi au milieu des bancs de sardines, et profitons d’un couché de soleil avant de partir pour Tenerife.

L’arrivée à Tenerife nous réserve une belle surprise, l’oncle d’Emeline vient nous retrouver dans la crique de Las Caviotas dans l’ouest de l’île. Nous ne nous y attendons pas du tout et c’est sacrément sympa de retrouver un visage familier ! On décide de lui épargner la nuit au mouillage (et oui, ici aussi le bateau roule) et faisons route vers la marina de Los Gigantes, qui comme son nom l’indique, se situe près des mythiques falaises de Tenerife.

L’arrivée est sportive, elle vaut bien un paragraphe à elle seule. De la longue houle s’est levée en mer, Félix est aux anges car il peut checker les spots de surfs les uns après les autres à la jumelle. Par contre on déchante vite en arrivant au port. Il faut faire un tout droit vers la falaise dans de la houle qui est à la limite de déferler, surfer avec Sea You au ras de la digue pour virer à 90 dans le sas d’entrée. Ce dernier s’est transformé sous l’effet de la houle en jacuzzi géant. On réussit bien notre entrée mais une fois sorti des remous du sas on a la bonne surprise de voir que les places sont sur pendilles… Les marineros écartent deux bateaux pour nous faire une place au chausse pied. Mais le port est si étroit que nous avons à peine la place de tourner pour nous mettre dans l’axe. Sans propulseur d’étrave c’est un peu la galère, on se coince dans les pendilles des autres mais on fini par y arriver. On est fatigués mais à quai. Et là cerise sur le gâteau, voilà que la déesse des « emmerdes » en bateau frappe de nouveau à notre porte, le chargeur de quai que nous utilisons peu, on avait fait seulement deux semaines au port depuis le départ de Bretagne, grille lorsqu’on le branche au quai. Heureusement (si on peut dire), l’odeur de brûlé nous aide rapidement à trouver la panne. Encore une fois on va dépasser le budget… coup de bol, le tonton d’Emeline a loué une voiture, et le lendemain matin on en profite pour passer chez un shipchandleur de Santa Cruz, qui nous débusque un super chargeur à un prix tout à fait correct !

On se balade l’après midi dans le parc national du Tiede qui est magnifique. Le resto du parc permettra à Félix de goûter la fameuse mousse de Gofio, spécialité canarienne. On ne poussera pas la visite jusqu’au sommet, mais on profitera quand même du décor splendide de la Caleira. Après le départ du tonton, nous partons vers la Gomera, notre dernière escale des Canaries ou nous retrouverons les parents d’Emeline.

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